Intervention
de Jérémie FERRER-BARTOMEU
Bureau
National du Mouvement des Jeunes Socialistes
27
septembre 2002
Camarades,
Je
serai bref dans mon intervention, et j’aimerai vous parler de notre
campagne de rentrée, peut-être moins sur la forme que certains
camarades- je ne suis ni graphiste, ni esthète- mais bien sur son
contenu.
Je
crois qu’à l’avenir, nous devrons tenir compte dans nos tracts de la
réalité sociale de notre pays.
Chacun
ici parle de « politique de classe », au sens marxiste du
terme si j’ai bien compris.
Mais
avant cela, ne faudrait-il pas définir ce qu’est une classe ?
Ce
concept, depuis Marx, a changé et ce n’est plus le temps d’adopter
cette grille de lecture pour notre action politique.
Considérons
les fractures qui existent au sein de la société, au sein des jeunesses-
car oui, il y a des jeunesses, multiples, diverses, variées.
La
société est traversée par de nombreuses fractures, celles des différences
de pouvoirs d’achat, d’épargne, entre salariés du secteur public et
du secteur privé. Et au sein même de ces deux secteurs, des différences
existent qui ne peuvent nous autoriser à donner une réponse globale à
chacun des problèmes que rencontrent les français.
Je
ne prendrai qu’un exemple pour illustrer mon propos : les
trente-cinq heures. Personne ne contestera cette loi qui a fait
globalement progresser le pays. Mais si nous considérons par exemple le
secteur du Bâtiment/Travaux-publics : croyez-vous que pour ceux qui
ont été annualisés, flexibilisés, cette loi soit objet de
contentement. Je ne crois pas.
La
jeunesse- pardonnez mon propos un peu décousu, mais je suis moins rompu
que vous ici à ce genre d’exercice- la jeunesse donc n’est-elle pas
elle-même d’une complexité aiguë dans sa composition ? Cela
nous demanderait de changer notre syntaxe et de parler « des
jeunesses » : lycéennes, étudiantes, salariées, salariées-étudiantes,
précarisées en intérim, etc. Nous ne pouvons apporter, sur des points
précis, des solutions de plus en plus globales comme nous le faisons
aujourd’hui en découpant à la hache notre société autour de deux
voire trois classes sociales.
Mais
une solution existe, afin de rendre nos orientations lisibles pour tous et
cohérentes.
L’objectif
n’est pas de diviser les classes, de découper les statuts sociaux, de
catégoriser les gens. Cela, la droite rêve de le faire pour affaiblir
toute revendication sociale en lui refusant la globalité. Et bien nous,
nous devons faire l’inverse : l’objectif est justement de
comprendre ces fractures pour mieux les résorber, pour mieux répondre
aux souffrances sociales des populations.
Trouver
avec les citoyens le dénominateur commun qui les fera s’engager dans le
camp du Progrès et de la Réforme sociale.
Expliquer
clairement que nous défendons ce à quoi tous les progressistes sont
attachés : la conciliation de l’intérêt privé avec l’intérêt
général, la coexistence d’une émancipation de l’individu dans la
société et d’un travail constant à l’amélioration de cette même
société.
Voilà
les orientations que je propose, sous le mandat de mes camarades
bourguignons, pour nos
prochaines campagnes, en direction de toute les jeunesses et en capacité
de faire la synthèse des solutions qui existent.
En
soulignant ce qui rapprochent ces jeunesses car nous aurons compris ce qui
les divisent, nous transformerons la société.
Je
vous remercie de votre attention.
|